Nous avons adopté Lily après 1 mois de réflexion et 2 semaines de travaux. En effet ce n’était pas évident d’expliquer à nous même que nous voulions un autre chien… un 5ième 😉
Lily était à la SPA de Strasbourg depuis janvier, donc elle a passé 4 mois en refuge. Je lui ai rendu visite depuis mi-mars une fois par semaine et j’étais choquée par la stabilité mentale de cette jeune chienne. Malgré les mauvaises conditions de vie et de développement, elle n’a pas développé des TOCs, elle est sociable, pas de peurs excessives. Une petite miracle !
Vivre avec un malinois
Je dis souvent qu’avec des malinois nous avons une marge de manouvre assez restreint. Connus pour être des chiens facilement conditionnés mais sensibles, avec un besoin d’activité très élevé, la race souffre actuellement de l’effet de mode. En effet le malinois est, depuis quelques années, une de races préférées des Français. J’entends souvent les gens dire que « j’ai choisi le malinois car ils écoutent bien ». Certes, entre des mains d’une personne avec expérience, et avec beaucoup de temps et énergie y consacrés, ces chiens exécutent des exercices de toute type avec une facilité incroyable. Mais canaliser un malinois est loin d’être simple. Une famille avec des deux parents qui travaillent et des enfants de bas âge n’a certainement pas des disponibilités nécessaires pour faire travailler suffisamment un “malou”.
Vivre avec notre malinois
Donc nous voici avec Lily et sa petite vie chez nous qui commence à prendre forme, avec des habitudes. Elle a une première balade le matin vers 6h30. Petit tour de 20min pour visiter nos ânes, ruches, poules, dégourdir des pattes. Elle reçoit son premier Kong et elle attend dans son enclos que je termine ma tournée matinale avec les autres chiens. Je la sors pour une balade d’une heure vers 10h. Nous partons ensemble avec Loki, notre australien, dans les champs ou dans la foret. Après cette sortie elle a de nouveau un Kong et elle se repose. Dans l’après midi elle a de nouveau une activité. Soit de jeu avec contrôles (frisbee, puller, balle), soit un tour en vélo/course à pied, soit encore une balade avec plus d’exercices d’obéissance. Actuellement nous travaillons son endurance physique car elle se fatigue vite. Rien de surprenant d’une chienne qui vivait en cage pendant plus d’un an. Et nous devons vraiment travailler des contrôles… Car la Miss pense que tout objet dans notre main est à elle, donc elle prend et ne lâche plus. Le soir elle participe à notre balade « en famille » qui dure également une heure. Pendant ces balades nous travaillons surtout la réactivité de Bugyi (qui n’a pas encore accepté l’idée d’avoir une « petite sœur » 😉 ). Lily est très facile à gérer en laisse. Nous la demandons de rester assise et nous regarder uniquement si un chien ou une personne doit passer vraiment très proche. Sinon elle est « zen ».
Les avantages et des inconvéniances
Donc en résumé elle a plus que 3 heures d’activité par jour et 6 Kongs (que je lui prépare et donne fur et à mesure dans la journée) pour combler ses besoins à mastiquer. En deux semaines elle était initiée en canicross, cani-VTT, frisbee. Elle a déjà participé aux séances d’éducation au club, nous avons fait des exercices de proprioception. Elle progresse très vite dans tous les domaines, elle est géniale quand nous connaissons aux chiens. Mais une famille « ordinaire » sera vite déroutée par son comportement. Elle n’est pas propre. Elle prend tout en bouche (et ne le rend pas). Elle saute partout, les objets rangés en hauteur de 2 mètres ne sont pas à l’abri de Lily. Elle insiste beaucoup, même trop, quand elle veut jouer et il faut savoir l’arrêter. Il faut être ferme avec elle, il faut être même exigeant. Mais il faut également beaucoup de bienveillance, de l’analyse de son comportement, de l’anticipation de ses réactions. Elle est super en ville, elle est super chez le véto. Elle ne connaît pas la cage de transport mais commence à l’accepter. Il reste énormément de choses à faire avec elle mais qu’est ce qu’on s’éclate ! Elle est vraiment une petite chienne heureuse de vivre, avec plein d’énergie et de joie, elle est simplement toujours contente. Et pouvoir rendre un chien abandonné heureux n’a pas de prix.
Zita Nagy
éducateur de chiens
comportementaliste